Le fruit picking
En bon backpacker, nous ne pouvions repartir d'Australie sans avoir tester le
fruit picking : comme son nom l'indique le fruit picking, c'est la cuillette des
fruits dans les champs de production (ou des légumes). En Australie, cette
activité est gérée par la société Harvest qui recoupe les différentes fermes du
pays et se charge de trouver de la main d'œuvre pour chacune. Ayant besoin de
renflouer le porte-monnaie, nous avons contacter la société, qui nous à envoyer
400 Km plus haut, à Mundubbera, une petite ville perdue en pleine campagne...
L'arrivée sur le site à provoqué une stupéfaction face à une mafia plus ou moins
réglementé et fédéré par le gouvernement lui même.
Comme dirait Florence Forestie, "il est du rôle de l'Artiste de dénoncer
donc allons-y : je dénonce" un business organisé par la société Harvest.
Pour comprendre le fonctionnement, il faut remonter jusqu'au VISA. Le Working
Holiday Visa, est un Visa qui cumule la possibilité de travailler de voyager,
un Visa à première vue plutôt flexible et intéressant qui cache une motivation
légèrement différente : importer sur le territoire une main d'œuvre jeune,
dynamique à moindre coût. Étant limité à de courte période de travail, C'est là
qu'intervient la société Harvest qui se charge d'organiser cette main d'oeuvre
sur le territoire : le fruit picking est donc particulièrement réservé aux
backpackers parcourant l'Australie avec un Visa WHV.
Dans cette ferme, pas de fermier ou d'agriculteur et n'espérez pas trouver de vie à la ferme... Il est plutôt question de manager, de superviseurs et de contractant qui règnent sur un business très lucratif et organisé. À notre arrivé, il a fallu payer un emplacement de camping (en cash : aucune preuve, aucune traçabilité, aucune taxe : cette somme est donc net d'impôts pour son manager !). L'emplacement est en réalité une place pour le van entourée par des dizaines de véhicules, tentes... (Intimité : 0 - Rentabilité pour le manager 100%). En revanche on peut aisément perdre son emplacement juste en allant faire des courses en ville car son manager peut sans scrupule le donner à un autre...
Dans ce camping qui compte quelques 200 occupants, une seule et unique cuisine
de 3m sur 5 ; un block préfabriqué équipé de deux petits réfrigérateurs, un
micro-onde et 4 plaques électriques à se partager avec difficulté...
A côté la salle de bain ressemble plutôt à un bricolage de fortune fait de
tôles ondulées ; à l'intérieur 2 toilettes, 1 pissotoire, trois douches et deux
lavabos et miroirs placés avec intelligence devant les douches qui n'ont ni
porte, ni rideaux... Une absence de confort sur lequel on pourrait faire
l'impasse si les douches étaient au moins chaudes ; là encore surprise, il y a
bien un petit ballon d'eau chaude qui assure aux quelques premiers à se doucher
une eau chaude... Pour les suivants il faudra s'accommoder d'une eau aussi
froide que la température extérieure à la nuit tombée...Un vrai bonheur !
Le premier jour nous est confié le contrat de travail à remplir le soir même,
puis tout un attirail de travail (un gilet fluo, une pince, un sac de picking).
Mais là encore surprise, nous découvrons le soir dans le contrat que nous
payons pour tout un tas de chose alors que nous sommes venu pour gagner de
l'argent...
- Le gilet qui coûte 6$ dans le commerce (donc encore moins chère à l'achat en
grosse quantité) est ici facturé 15$
- la pince qui coûte 15$ dans le commerce est ici facturé 30$ avec 15$ retourné
en la rendant.
- quant au sac il est facturé 90$ qui seront intégralement remboursé en fin de
contrat.
- Le bus est également à payer même s'il est obligatoire : 3$ par jour et par
personne ;
un business qui rapporterait quelques 5000$ au manager par semaine, juste sur ce business...